Monday, December 21, 2009

Un peu de travail

Pas de nouvelles découvertes au Cameroun alors j'ai décidé de vous parler un peu du travail; après tout je suis ici pour travailler.
Vous connaissez mon rythme 'gearée' sur la grande vitesse mais mon partenaire est sur le petit, petit boeuf, de quoi me rendre dingue. J'ai donc écrit un rapport pour demander un changement de partenaire et devinez quoi, nous sommes passés du petit boeuf à la première, c'est déjà cela de pris. J'ai cependant d'autres projets: je monte actuellement une formation sur la gestion des conflits, un atelier sur la reconnaissance, j'écris un article sur la reconnaissance et je travaille avec un groupe d'étudiants pour partie une ONG. Finalement, je suis occupée, je me sens utile et je me réalise.
J'ai encore le projet de changer de partenaire. J'aimerais travailler pour une ONG qui a comme programme le jumelage de volontaires VSO avec les volontaires locaux dans les écoles. Le travail consiste à supporter le coordonnateur dans la gestion. J'ai vraiment le goût de faire ce travail car il me permettrait d'être en contact avec les volontaires locaux, de faire du coaching auprès d'eaux et du coordonnateur. C'est dans mes cordes. C'est donc mon rêve et je vous le partage pour que vous y mettiez aussi votre énergie; ça sera mon cadeau de Noël. Merci à l'avance.

Monday, December 14, 2009

Beauté et douceur

Retour à Yaoundé, ville qui me parait moins bruyante, moins enfumée, plus agréable qu'à notre arrivée en septembre et ensuite destination Limbé. D'abord l'autobus jusqu'à Douala et puis la négociation du taxi au grand désespoir de Marcel. J'avais lu que le prix était à 200F par personne et je n'allais pas démordre. Finalement, on trouve une moto à 500F et Martcel s'impose pour la prendre. Sitôt arrivé au carrefour pour le départ de Limbé, une taxi auto nous attend et là on nous entasse 6 passagers dans une petite voiture. Parmi les 6, il y a de bons formats, évidemment, nous sommes les plus petits. Je m'assois sur Marcel mais lui a les fesses sur la bosse dure du centre. Avec mon poids, son arrière train est au supplice. Nous finissons par trouver une posture pour vivre les 70 prochains KM un peu plus confortable.

Limbé vaut ces inconvénients. La vie de la mer après la vue des rivières vidées de toute leur eau est une merveille pour les yeux. Quelques îles dispersées ça et là dans l'océan complètent ce paysage de rêve. Nous nous installons à l'Atlantic Beach Hotel, chambre vue sur la mer. Pas de plage, des pierres volcaniques décorent le bord de mer, de belles pierres noires, polies par les vagues qui rendent le décor unique, particulier, ma foi assez joli.

La visite du jardin botanique et du mini zoo qui a comme mission d'accueillir les primates blessés ou en danger agrémente notre première journée à Limbé.

La deuxième journée est consacrée à la découverte du mont Cameroun. Les jambes de Marcel lui rappellent qu'il n'a plus vingt ans. Quand à moi, je bute sur une roche, fais un vol plané et me voici avec la figure d'une femme battue. Malgré ces anecdotes qui peuvent vous sembler déplaisantes, au fait je les raconte pour mettre du piquant, la journée est très très agréable, intéressante et riche d'aventures. Une petite déception, en gourmande que je suis, je voulais aussi aller dans la forêt tropicale mais le temps manque, dommage... le boulot m'appelle. Nous nous reprendrons à Kribi en février.

Friday, December 4, 2009

La fête du mouton

En fin de semaine c'est la fête du mouton. Tout le monde achète son mouton, le tue, le cuisine et bien sûr le mange.
Jeudi soir, notre voisine vient me voir et me demande d'attacher son mouton après le poteau de notre terrasse qui est à quelques pied de notre table. Je n'ai pas vraiment envie de manger avec le mouton alors je lui dit de l'attacher après la porte d'entrée. Le lendemain matin, nous sortons marcher et à notre retour la boucherie avait été faite, toute la viande était disposée dans des récipients, la tête était sur la galerie. J'ai traversé cette scène ensanglantée avec mes oeillères pour ne pas voir. La voisine voulait me donner de la viande fraîche cuite. J'ai refusé avec politesse mais ce n'était ce partie remise car elle nous en a donné pour souper. Nous nous sommes efforcés de goûter à ce délicieux festin. Le goût était bon mais malheureusement la viande était plutôt dure.
Nous avons été invité à souper dans un bar pour la fête et je dois vous avouer que pour la première fois, la nourriture était succulente. Nous nous sommes régalés.
P.S. Nous avons arrêté de fumer.

Tuesday, November 24, 2009

Pouss, nous voila enfin

C'est bien vrai, nous avons fini par voir Pouss ce village tant vanté dans les guides touristiques. D'entrée de jeu, un peu déçue je l'avoue mais un très beau week-end. Levée à 5 h 45 pour prendre l'autobus tôt, arrivée au terminus à 7 h 20 et devinez à quelle heure nous partons: 9 h 00. Pas si mal, nous sommes en Afrique quand même et par surcroit étant donné que nous sommes les premiers à avoir acheté nos billets, nous sommes assis dans les meilleurs sièges. Nous arrivons à Maga, 80 km plus loin à 11 h 40 et là nous devons chercher un taxi. La danse des négociations commence. Deux blancs qui descendent de l'autobus, on beurre épais. Je refuse de payer 3000 francs et j'obtiens à 2000 f soit le juste prix mais nous sommes 2 sur la moto. Pour 14 km, ce n'est pas l'idéal, je dirais même que c'est très inconfortable mais de quoi nous plaignons-nous, parfois ils sont cinq.
Arrivés à Pouss nous rejoingnons nos amis Suzanne et Ghislain. Suzanne achète le poisson pour le faire braiser et je m'empresse de lui dire que nous ne participerons pas à leur dégustation... Suzanne prend son courage à deux mains pour arranger le boisson mais il n'est pas question que je l'imite. Nous préférons aller marcher sur le bord du lac et essayer de voir deshyppopotames. Aucun ne se pointe à l'horizon. Nous apprenons que nous pouvons marcher 4 km sous un soleil de plomb, pour peut-être les voir. Désolée ce sera pour la prochaine fois car nous retournerons dans une auberge touristique avec forfait aux hippopotames.
Grâce à Ghislain qui a une moto, nous pouvons aller visiter les cases obus mousgoums. Ce sont les plus hautes, les plus belles d'Afrique et elles témoignent du savoir faire architectural africain. Des palmiers décorent les rues de Pouss, c'est très joli et très particulier.
16 h 00 nous devons penser chercher une moto pour nous rendre à Guirvidig; une amie nous a prêté sa maison pour dormir. Je vous jure que nous entrons au poste. Le temps est magnifique, le soleil descend dans le ciel, le vent chaud nous caresse la peau, c'est sublime. C'est la belle vie et je pense que si nous avions cette température au Québec, j'aurais une moto. Tout à coup, nos conducteurs s'arrêtent et nous disent que quelqu'un d'autre va finir le trajet avec nous. Les gars roulent à une vitesse vertigineuse. Marcel demande que nous soyons protégés, une petite prière ne peut faire de tord. Je crois que nos motards étaient gelés comme une balle.
Arrivés à destination, nous demandons où est le bar. Le gars nous dit juste à côté mais en réalité c'est à environ 1 km. Ici nous pouvons acheter la bière juste au bar mais nous pouvons l'amener. Ils nous exigent 3 fois le prix de la bière juste pour la consigne. Nous décidons de la prendre sur place. Le bar est bruyant et plusieurs personnes sont en état d'ébriété, d'autres s'approchent de nous car ils veulent que nous payons la bière. Nous nous sentons envahis. Excédés, nous décidons d'accélérer la consommation pour entrer souper.
Arrivés à la maison de Josianne, nous constatons que nous sommes privilégiés avec notre maison de ville, notre terrasse, notre salle de bain, l'eau courante, la télé, l'air climatisé. Nous vivons dans un château par rappot à d'autres volontaires et Josianne vit dans un château par rapport à des locaux. Nous entrons à la maison le coeur gai en ce beau dimanche matin.

Monday, November 16, 2009

Mespéripéties professionnelles

Cette semaine a été consacrée à ma stabilité professionnelle. Je me présente au bureau pour travailler, j’aide un des employés à faire son budget, je contacte mon patron à plusieurs reprise sans le rejoindre et disons que cela affecte sérieusement mon moral. Je fais des démarches auprès d’une autre organisation pour donner des cours de formation et j’ai une réponse positive sauf qu’en faisant la demande budgétaire, je me bute cette fois à une réponse négative. De plus, ce même jour, j’ai ma première rencontre pour organiser la journée des volontaires et disons qu’elle se déroule un peu dans la cohue. C’est difficile pour moi de diriger une rencontre où tout le monde parle en même temps et en plus ajoutons à cette difficulté que 75% se déroule en anglais.
Finalement, le lendemain, tout s’organise pour que je donne une formation de 2 jours lundi et mardi les 16 et 17 novembre. Je suis très contente car j’étais sur le point de désespérer. Mardi soir, j’aurais fait ma visite pour retourner à la maison. J’ai donc mis beaucoup d’énergie à finir la préparation de mon matériel de formation et comble de malheur, vendredi matin, je perds plus de 75% de mes fichiers. Nous devons donc remettre notre voyage à Pouss à la semaine prochaine, pour aller voir les hippopotames, afin reprendre une grande partie de mon travail mais j’en suis très heureuse car maintenant c’est mission accomplie.
Une visite au centre de l’artisanat
Marcel et moi décidons d’aller au centre de l’artisanat pour voir ce qu’ils ont et choisir ce que nous voulons rapporter au Québec, pour nous et pour nos proches. Disons que je voulais y aller depuis quelques temps mais je craignais cette visite car les vendeurs nous harcèlent afin que nous achetions. Je me suis préparée psychologiquement à cette épreuve car c’est vraiment une épreuve pour moi. Finalement, je m’en suis bien tirée. J’ai dit que je prenais les prix, que j’écrivais les objets qui m’intéressaient, que j’allais faire mon budget et revenir. Je suis fière de moi, cela a marché. Marcel a trouvé cela plus pénible et il m’a laissé là car il se trouvait trop envahi.

Monday, November 9, 2009

Une discussion devient moment privilégié

En revenant de Douroum, une discussion s’élève concernant les valeurs relationnelles du Cameroun et du Québec. Plusieurs déploraient l’appauvrissement au Québec des relations familiales et amicales, de la solitude qui envahit plusieurs de nos concitoyens. Comment ne pas prendre conscience de la chance que j’ai, que nous avons d’être si bien entourés. Nous ne sommes certainement pas confrontés à des carences affectives avec les familles et les amis que nous avons.
Quelle richesse de partager notre vie avec des filles autonomes, chaleureuses, affectueuses, reconnaissantes, etc.. Même avec tous ces kilomètres de distance, pour moi, la relation est bien présente et j’apprécie la constance de notre communication. Bien sûr, parfois la présence physique me manque mais je sais que vous êtes là et qu’en cas de besoin je pourrais compter sur vous.
Comment ne pas apprécier et sentir notre importance quand nous sommes témoins de l’assiduité de nos familles et amis à suivre notre périple et à nous écrire.
Tout cela pour dire que je suis d’accord, au Cameroun, les gens sont chaleureux, il semble que les valeurs familiales soient plus fortes qu’au Québec mais je fais partie des gens privilégiés car je suis entourée de gens extraordinaires.

La culture du mil
C’est en arpentant les champs du Cameroun que nous voyons comment le mil est cultivé. Les habitants plantent le mil, plant par plant en creusant d’abord un trou avec un grand pic. Ensuite, ils mettent à la chaudière l’eau dans le trou et finalement la plante dans le trou. C’est incroyable de voir l’étendue des champs couvert de mil quand on se rend compte que tout est fait manuellement.

Tuesday, November 3, 2009

Je sors à l'école et nous allons à Douroum

Suzanne mon amie qui est conseillère pour les écoles de Mesquine (disons que c’est la banlieue de Maroua) m’a offert le privilège d’assister à son comité d’école. L’avant-midi débute par la visite des classes. Le directeur qui est aussi enseignant à cause du manque de professeur est titulaire d’une classe d’une centaine d’élèves; classe munie de tables de travail, de murs en ciment et d’un toit étanche. Les trois autres classes sont aménagées avec des tiges de mil et ce autant pour les murs que le toit, il n’y a pas de tables de travail, les enfants sont assis sur des bancs improvisés mais ils sont très attentifs. Il en coûte 2000 FCFA (5.$) par année pour envoyer un enfant à l’école mais ici ce n’est pas à la portée de toutes les bourses d’autant plus qu’il y a des hommes qui ont 4 femmes et 20 ou 30 enfants. L’école n’est pas obligatoire et non valorisée par tous.
Le comité d’école se réunit dans la cour d’école. Des bancs sont installés en dessous d’un arbre pour se protéger du soleil. La motivante et dynamique Suzanne a préparé du matériel pour les aider à mieux connaître, gérer et contrôler leur budget. Le comité est très ouvert à ses propositions, elle est tellement convaincante. Certains s’impliquent activement tandis que pour d’autres ce n’est pas facile de décoder s’ils sont intéressés. Le déroulement d’une réunion n’a rien à voir avec ce que nous connaissons. D’abord, il y a une multitude de sources de distractions : les gens arrivent à la rencontre quand bon leur semble, ils repartent dans crier gare, les enfants viennent jouer près de nous, des motos circulent près l’aire de meeting et là je n’ai pas encore parlé du problème de langue. Plusieurs parlent foufouldé alors une traduction s’impose. Heureusement, Suzanne est assistée par une volontaire locale qui navigue à perfection entre les deux langues et qui a l’aisance d’un poisson dans l’eau dans son rôle. La rencontre se termine par la prière.
Douroun est un canton situé à environ 1.30 hres en automobile de Maroua au cœur du mont Mandara. C’est vraiment très très beau, des montagnes de roche, des huttes disséminées un peu partout, chaque mètre de terre cultivable est exploité, les habitants sont très sympathiques et accueillants. Nos chambres sont construites dans des huttes de ciment avec un toit en tige de mil, elles sont vraiment très belles, très propres, quasiment neuves. Je rêvais depuis mon arrivée de dormir dans ces huttes. Samedi après-midi nous allons au petit marché et ils viennent de faire la bière de mil. Les gens ont un petit verre dans le nez et nous décidons de ne pas éterniser notre visite.
Dimanche, nous partons les 9 volontaires pour une marche en montagne. C’est quasi incroyable, le chemin passe parfois à un pied de la porte d’une maison. Nous pouvons apprécier un groupe de musiciens, danseurs et danseuses traditionnels, le travail d’une jeune personne qui fabrique un tapis pour faire sécher les récoltes, être témoin d’un groupe de sages qui font le jugement, l’épandage du tabac pour séchage et des paysages spectaculaires. La seule ombre au tableau pour Marcel et moi c’est la nourriture qui était 100% camerounaise. Nos yeux, premier organe sollicité pour apprécier la nourriture, et nos papilles capricieuses n’ont pas encore apprivoisé les plats locaux.

Monday, October 26, 2009

Enfin on commence à voir du pays

Enfin on commence à voir du pays
Notre premier petit voyage à l’extérieur de Maroua s’organise samedi avec notre couple d’amis Suzanne et Ghislain. Nous partons pour le pic du Mindif à 25 km de Maroua en moto-taxi après maintes tergiversations et négociations (auto-taxi, autobus, moto-taxi). Je suis vraiment excitée. J’aime partir en moto, ça me donne un sentiment de liberté, une impression de plus grande aventure. Le paysage sur la route de terre est vraiment très beau, le vent nous chatouille la peau, les difficultés sur le chemin tel que les trous, les rivières à passer sans pont rendent le tout plus original et dépaysant.
Le pic du Mindif c’est une montagne de roche, avec un pic très très escarpé . Vous vous doutez bien qu’on a escaladé tout ce qui est possible de faire (mi-chemin entre marche en montagne et escalade). Enfin, mon cardio travaille, il me semble que ça fait longtemps qu’il n’a pas été mis à contribution celui-là. Deux jeunes garçons nous accompagnent, ce sont nos guides. Ils marchent sur cette montagne abrupte et accidentée soit pieds nus soit en ‘gogoune’. Ils sont vraiment impressionnants; ça parait que c’est leur terrain de jeu. Il parait qu’il y a des singes sur la montagne mais aucun dans notre champ de vision à notre grande déception.
Il fait un temps magnifique : soleil, vent, pas trop chaud et nous nous rendons quasiment à ce grand pic, à mon grand plaisir. La vue est superbe sur le village de Mindif et les environs. Je me sens vivre, je me sens en vie, débordante d’énergie et de bonheur. Pour couronner le tout, dimanche nous montons le mont Maroua à Maroua. Un jeune étudiant universitaire en management nous accompagne, il est intéressant, motivé, plein d’idées; j’aime voir ces jeunes qui veulent, heureusement il en reste quelques uns, quelques unes.
Mardi, c’est mon premier déplacement pour le travail. Je pars avec Henri et Marcel pour Kousséri qui est situé complètement au Nord du Cameroun. Nous voyageons en autobus. Ils rentabilisent leur parcours. Nous sommes assis 5 dans un espace de 4, en réalité nous sommes 3 dans un espace de 2. Le voyage de 270 km prend 5 heures à cause de l’état des routes et devient fatiguant à la longue. Nous avons dû montrer 4 fois nos cartes d’identité sur le chemin du retour car il y a constamment des barrages policiers. Kousséri n’a vraiment rien pour attirer les touristes : petite ville sans aucun charme, sale, dépourvue de restaurants convenables hormis le relais touristique où nous avons pris un agréable souper d’amoureux et le restaurant de l’hôtel de la paix. Il y a deux hôtels respectables mais ils affichent complets; on se replie sur un hôtel un peu bruyant mais propre avec l’air climatisé.
Sur le chemin, on croise aussi une frontière avec le Nigéria. Là aussi, le commerce légal et illégal bat son plein. Une grande quantité d’essence vendue au Cameroun arrive illégalement du Nigéria.
C’est également sur cette route que nous trouvons le fameux part de la Waza, là on nous pouvons faire un safari. La saison des pluies n’étant pas complètement terminée, nous devons attendre décembre pour vivre cette expérience. Vous devrez donc attendre vous aussi pour le récit.
Marcel a beaucoup apprécié aussi ces petites visites camerounaises.

Wednesday, October 21, 2009

Ce que nous aimons de l'Afrique

Vous vous demandez sans doute quelle est notre motivation à demeurer à Maroua après certains commentaires qui peuvent vous être apparus plutôt négatifs. Peut-être juste pour mettre en contexte mes écrits, il va de soi que j’ai fait ressortir ce qui me marquait le plus. La comparaison avec notre confort et nos habitudes est sans l’ombre d’un doute inévitable et ce qui nous manque est toujours plus criant. Le temps nous permettant de s’acclimater et de prendre du recul, l’heure est venue de brosser un tableau plus optimiste.
Voici la réponse que j’ai obtenue de Marcel à la question : qu’est -ce-que tu aimes de l’Afrique? La belle température, c’est chaud mais il fait toujours beau. Le côté chaleureux des gens du Cameroun, de Maroua.
Évidemment, j’appuie Marcel dans son choix. Le matin quand je me lève aux alentours de 6 hres, je sors dehors et je fais mes exercices. Le soleil se lève, un rayon filtre sur le mur, le sommet des arbres resplendit dans la lumière. Le thermomètre oscille aux alentours de 24 degrés, c’est superbe (le jour , nous sommes rendus à 32-33 degrés – chaud mais supportable). La fin de semaine, je remplace les exercices par une grande marche paisible là où mon esprit peut vagabonder avec la nature et mon âme s’harmoniser avec la beauté des rues bordées des immenses acacias.
Le côté chaleureux des gens me stimule aussi et particulièrement celui des enfants. Qu’il s’agisse de partir à pied pour faire quelques courses ou une longue marche, nous sommes assurés de rencontrer des gens qui nous saluent en nous appelant soit nasara (blanc, blanche), ma sœur, chérie. Au ton de leur voix, ces mots en sont des mots gentils, agréables à entendre. Souvent, un groupe d’enfants vient vers moi, vers nous, me touche, veulent me donner la main et à chaque fois, cela me fait chaud au cœur de les voir heureux, qu’ils rient avec moi et disent bonsoir le matin. Les gens avec qui nous faisons affaires (épicerie, couturier, resto, taxi,etc) nous reconnaissent et nous interpellent joyeusement dans la rue.
La simplicité de la vie comble aussi ce besoin du même nom qui est toujours présent en moi. C’est comme si nous étions en camping à l’année. Le ménage c’est quelques minutes par semaine. On sort les tapis dehors, les secoue, passe le balai et le tour est joué. La vaisselle, quelques assiettes par repas mais il faut dire que c’est majoritairement Marcel qui la fait; pas sûr qu’il est d’accord avec moi. Le lavage à la main est un peu plus ardu mais notre consommation étant moindre, cela reste facile. Il n’y a vraiment rien de compliqué et surtout rien de stressant. Je crois que le mot stress n’existe pas en Afrique, au Cameroun en tout cas pas pour moi. Ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera fait demain. S’il pleut, tout arrête, on regarde la pluie tomber et on attend que le beau temps revienne. Si on ne fait pas une chose aujourd’hui ce sera demain, c’est tout… On a du temps.
Le temps, oui nous avons du temps. Du temps pour penser, du temps pour réfléchir, du temps pour écrire, du temps pour faire les courses tranquillement, du temps pour lire, du temps pour écouter la télé, du temps pour des jeux de société, du temps et encore du temps; cette denrée si rare chez nous ici s’étire.
J’ai souvent parlé de la nourriture et des défis de la rendre agréable à manger. Tout a un côté positif puisque mon système digestif se porte beaucoup mieux et j’ai perdu des petites poignées d’amour. Côté santé, j’ai guéri tous mes petits bobos et me voici en pleine forme. Marcel perd de son tonus musculaire car le tennis ne suffit pas à le maintenir en forme surtout qu’il le regarde à la télé.
Le travail que je réalise avec Henri, le jeune père de famille qui a du cœur au ventre me motive et je suis confiante qu’il portera ses fruits; j’en retire une satisfaction personnelle.
Voilà, une année pour faire le plein d’énergie et probablement apprendre un peu à passer du faire à l’être.

Tuesday, October 13, 2009

Nouveautés de la semaine

Une naissance à Gongola
En nous promenant dans le village de Congola, on jase avec un père de 20 enfants, marié à 4 femmes. Une de ses épouses vient d’accoucher. Il nous propose d’aller la visiter. Nous entrons dans leur maison. Il y a 5 ou 6 autres femmes, des enfants et le bébé naissant de 2 jours. La maison couvre un maximum de 10 pieds par 10 pieds. Le petit bébé semble très en forme. Quelle chance nous avons d’accoucher à l’hôpital. Dans la hutte dont le plancher est en sable, il y a plein de mouches qui se promènent; facile à comprendre qu’ils aient plus d’anticorps que nous.

On est invité à un mariage
Mercredi matin je me lève à 6 hres et décide d’ailler prendre une marche. C’est le seul moment de la journée où ce n’est pas trop chaud. Enfin, je trouve une rue paisible, bordée d’arbres, avec un joli paysage sur laquelle je peux marcher longtemps; je suis très heureuse car cela me manquait énormément.
Sur le chemin du retour, je vois tout un lot d’automobiles dans ma rue et c’est vraiment inhabituel. J’entends de la musique et je vois plusieurs personnes assemblées au même endroit. Comme à leur habitude, les gens me saluent. Je profite de l’occasion pour leur demander ce qui se passe et ils me disent il y a un mariage. Ils m’invitent. Je reviens à la maison chercher Marcel et nous repartons immédiatement.
Arrivés sur les lieux, nous sommes accueillis à bras ouverts. Une personne vient nous chercher dans la rue et nous amène à l’intérieur de la cour pour faire partie de la cérémonie. Il nous présente le père de la mariée, nous fait une place pour prendre part à la réception. Nous demandons à la personne assise à côté de nous ce qui se passe. Il nous explique que le marié n’est pas là; ce sont ses représentants qui viennent demander la main de la mariée à son père. Le père du marié donne une dot de 200000 FCFA soit l’équivalent de 500.$. La mariée, elle, attend dans la maison, nous ne la voyons pas non plus. La fête doit se dérouler toute la journée sans la présente de nos amoureux et à la tombée de la nuit, le marié enverra un véhicule chercher sa dulcinée pour l’amener dans sa future demeure. Il y a eu bien sûr, avant notre arrivée, la lecture de Coran et quelques rites religieux.
Les hommes sont assis tous ensemble et les femmes ensemble; ici on ne mélange par les sexes. On a droit à un petit cadeau soit quelques bonbons et du Kola; un fruit au goût assez amère.
On parle de servir un peu à manger et nous sommes invités. Fort heureusement je dis que je pars travailler sinon nous aurions l’obligation d’accepter. Ouf, on l’a échappé belle. À notre sortie, il y a des joueurs de tambour et d’un genre de cors. Nous les prenons en photos et là tout le monde se met à tendre la main car ils veulent que je les paie pour les photos. Je donne des pièces de 100FCFA et plus ça va, plus il y a des mains qui se tendent. Nous réussissons à nous sauver pour entrer à la maison afin de prendre notre petit déjeuner.
Je me trouve privilégiée d’avoir eu l’occasion de partager ce moment particulier avec des gens de notre entourage. Encore une fois, quelle différence avec notre culture.
P.S. Si je suis avare de photos c’est parce que c’est très long de les mettre sur le blog (l’autre jour j’ai attendu 20 minutes et elle n’était pas encore là).

On se gâte
Nous avons décidé d’acheter un air climatisé et une télévision. Nous avons maintenant le câble. Le soir il fait noir à 18 hres et ils nous déconseillent de marcher à la noirceur. Nous avons des émissions de l’Afrique et de la France; c’est mieux que rien. Nous avons aussi les nouvelles en provenance de la France et de l’Afrique; on entend pas souvent parler du Québec. Marcel peut maintenant écouter le tennis et je m’instruis avec les programmes français genre jeu questionnaire et le canal National Geographic. J’ai trouvé le terrain de tennis et nous allons peut-être nous abonner; ça coûte 8000 francs par mois soit 20.$

Tuesday, October 6, 2009

Une fin de semaine dans la campagne africaine


Suzanne et Ghislain nos amis, nous ont invité à partager leur demeure pour la fin de semaine à Congola. À 15heures, vendredi, les motos taxis passent nous prendre. Je trouve cela excitant, stimulant de partir, faire les bagages, prendre la moto-taxi, etc.. Nous faisons environ 20 minutes de moto sous un soleil de plomb. Même sur le véhicule, c’est affreusement chaud quand il n’y a pas d’arbres. C’est le fun, divertissant et le paysage est agréable à regarder.
Ils ont une très grande maison et savez-vous quoi, nous avons notre chambre; on est gâté de les avoir pour ami; on peut ainsi jouir de la vie à la ville et de la vie à la campagne. On ‘popotte’ ensemble, on va marcher dans la nature, on regarde les belles fleurs car il y en a partout, on joue au scrabble, au Romy, aux cartes. On parle avec les enfants, ils sont tellement mignons. Quand on circule dans le village, nous sommes comme la parade du carnaval, on dit bonjour à tout le monde, tout le monde nous salue.
Rien n’est parfait en ce bas monde et surtout en Afrique. Suzanne et Ghislain ont 3 salles de bain mais aucune n’est fonctionnelle car ils n’ont pas l’eau courante. Nous faisons pipi dans un pot la nuit et allons aux toilettes dehors le jour.
Nous avons fait du power yoga avec Suzanne mais je ne crois pas que ça sera ma tasse de thé, un peu lent pour moi. J’ai hâte de commencer à visiter les environs. Peut-être que cette semaine, j’irai à Kousséri à 250 km de Maroua près de la frontière du Tchad.

Thursday, October 1, 2009

Une journee a Maroua

Peut-être vous demandez-vous à quoi ressemble une de nos journées. Je me réveille entre 5 et 6 hres, je me lève au plus tard à 7 hres tandis que Marcel va quelquefois jusqu’à 8 heures. Je fais quelques exercices musculaires, histoire de raffermir quelques chairs. La perte de poids se voit plus facilement à mon âge.
Ensuite, vient le petit déjeuner et c’est toujours un casse-tête. Il n’y a pas nos éternels toasts avec beurre de peanut à manger. J’ai commencé à me faire du gruau mais Marcel n’en mange pas. Le pain de la veille est généralement rendu sec. Nous achetons à l’occasion des pâtisseries. Un verre de jus, parfois des oranges qui ne sont pas bonnes comme les oranges de la Floride. C’est bête à dire mais nous sommes souvent dans la comparaison car il n’y a rien pour se régaler. Je sais j’y reviens souvent mais c’est vraiment notre quotidien, notre déception quotidienne.
Je dois partir pour travailler pour les huit heures bien que cette routine ne soit pas encore établie. Mon patron arrive seulement . La semaine dernière, je n’ai pas travaillé et l’autre n’est peut-être pas représentative.
Marcel se consacre en grande partie à la lecture du Seigneur des Anneaux. Il termine le 3e livre sous peu.
Je devrais revenir de travailler au début de l’après-midi. Les journées de travail sont très courtes. 4 ou 5 heures de travail et nous sommes hyperactifs ou ‘boulomane’. Un petit lunch du midi, de façon à attendre le souper. Un peu d’entretien de la maison : laver la vaisselle (pas de machine), laver le linge (pas de machine), passer le balai, aller chercher le pain, Marcel sa bière au coin de la rue. Nous achetons la bière dans un bar; il n’y en a pas dans les épiceries. Les besoins primaires sont là et quelque part vers 17 hres nous nous préparons pour le souper.
Le souper se cuisine à l’extérieur de la maison dans une petite pièce munie d’un frigo et d’un poêle au gaz sans four comme en camping. Là le casse-tête recommence : riz, pommes de terre, tomates, thon, couscous, pâte (pas manger depuis que j’ai été malade), fromage (une des meilleure chose ici surtout le mozzarella –bien meilleur que chez-nous), légumineuses, concombre, courge. Les repas reviennent et se répètent assez vite merci car la variété ne dépasse pas beaucoup mon énumération.
Dimanche dernier nous avons été souper dans un des meilleurs restaurant de Maroua à la Porte Mayo. Vu que nous ne voulions pas attendre le cuisinier qui débute son chiffre à 19 hres, nous avons opté pour un sandwich mais qui était délicieux. À cet endroit, c’est vraiment très beau, nous sommes dans un autre monde; le monde de riches, des touristes, des parvenus comme au Sahel, l’autre bel hôtel de Maroua.
À la maison, je m’amuse aussi pour écrire mon blog pendant la lecture de Marcel, j’ai commencé à écrire un conte par ma filleule pour son 3e anniversaire qui va bientôt sonner. Je lis aussi un peu mais avec moins de frénésie que Marcel. Quelques fois, je le tire de sa bulle et nous jouons au Romy. Il a réussi à gagner 2 fois maintenant, la chance n’était pas de son bord.
Nous sommes très chanceux car nous sommes bien entourés. Nous amis Suzanne et Ghislain passent très souvent à la maison. Ils sont aussi en couple et je crois que ça nous rapproche. Nous nous entendons bien avec eux. Marie-Josée et Josianne (une jeunotte qui appelle Marcel pépé) passent aussi nous voir à l’occasion et nous apprécions leur compagnie. Depuis mercredi j’ai repris l’anglais avec un Pakistanais de Toronto. Je lui parle 1 heure en anglais, 1 heure en français. À partir de la semaine prochaine, on devrait aussi jouer au tennis ensemble.
Voilà notre quotidien sous les cieux d’Afrique. En fin de semaine, nous allons chez Suzanne et Ghislain qui demeure dans le petit village de Congola; ça changera le mal de place.

Monday, September 28, 2009

Faits cocasses et moins cocasses

Commençons par le moins cocasse. Je suis sur le carreau depuis vendredi soir dernier soit 9 jours . Une indisgestion m’a littéralement terrassée. Samedi j’essaie de récupérer et c’est un peu mieux. Samedi à dimanche, je vais l’aller-retour entre notre lit et le grand téléphone blanc (toilette). Tout mon système digestif rouspète. Moi qui déteste caller l’orignal, j’en ai pris pour mon rhume. Dimanche, visite à l’hôpital. Je n’ai pas la malaria c’est déjà cela. Je repars avec une panoplie de médicaments. Lundi, je vais un peu mieux. Des amis viennent et nous allons marcher. Erreur, je n’avais pas pris assez d’énergie. Mardi, retour à l’hôpital pour un test avec mes selles. J’ai des bactéries dans les intestins. Un autre médicament à prendre. Je suis découragée mais le pharmacien me dit que c’est important de les prendre. Je fais ma docile et j’avale tout cela. Je réussis à manger un peu chaque jour. Moi qui voulais perdre 10 livres mon objectif est dépassé. Je vais me retrouver à mon poids de jeune fille. Regardons cela positivement, j’ai déjà atteint un objectif… et en plus j’ai fait le grand nettoyage : foie, vésicule biliaire, pancréas, intestin. Pas besoin de produit naturel comme au Québec… la nature s’en charge. Et puis, je me disais que je payais pour tous mes abus de nourriture et de vin que j’ai fait au Québec. Ici l’abus est dans l’autre sens, il faut se forcer à manger. Ça développe la créativité de cuisiner; pas grand-chose d’appétissant. Nous voilà rendu à mercredi et je prends du mieux, je suis sur la bonne voie. Finalement, nous sommes dimanche matin et la santé est au rendez-vous.
Marcel quant à lui a pris cela ‘relax’ la semaine dernière, pas de surmenage et sa santé se porte bien. Comme d’habitude toujours plus sage. .. toujours aussi supportant… toujours aussi aimant.
Je pense, nous pensons à vous d’autant plus que Ghislain m’a copié de la musique et j’écoute Beau dommage; la musique ça me donne de l’énergie, j’ai le goût de chanter et danser mais attendons un peu quand même.Parmi les faits cocasses, quand on se promène dans les rues, ici on voit de tout : des poules, des canards avec leurs cannetons, des chèvres, des bœufs. Parfois, il faut attendre que la horde de bœufs passe pour s’engouffrer dans notre rue. On transporte les poules, les chèvres sur les motos taxis. Un jour justement, un garçon essaie d’embarquer la chèvre sur la moto. Elle se débat, le conducteur est un peu impatient et montre au garçon comment tenir sa chèvre, par les pattes pour l’immobiliser. Ils réussissent à partir, pauvre chèvre.
Nous avons enfin eu de la lumière dans la maison, l’électricien est venu. Marcel n’en revenait pas. Il est habillé de blanc avec un seul tournevis. Il est sidéré de voir les gens travaillés sans outils. Il nous reste à aller s’acheter une télé, une table pour l’ordi, et l’air climatisé 100000 francs (250.$) c’est pas cher pour être bien. J’attends que mon énergie revienne. Ils sont changés la base du lit et le matelas, on dort mieux.
Le ramadam est fini; le jeûne de jour des musulmans qui dure plus d’un mois. Après c’était la grande fête : tout le monde met ses beaux habits (et ils sont vraiment beaux), se promène dans les rues. Chose curieuse pour nous, les hommes sont avec les hommes et les femmes avec les femmes. Cette journée, nous sommes allés à la piscine au meilleur hôtel de la ville et il n’y avait que des garçons qui se baignaient, j’en déduis que ce n’est pas permis pour les filles.
Les mariages
Nous sommes dépassés par le nombre de québécoises, canadiennes qui ici et qui se marient avec des gens du pays. L’an passé la moyenne a été d’environ 50% e qui est encore plus surprenant, ce ne sont pas toutes des jeunottes. C’est assez difficile à comprendre. Pourtant, VSO met un bon emphase sur cet aspect lors de la formation. Nous nous croisons les doigts pour elles.

P.S. Je viens de me payer une séance de lecture de notre grand livre que vous avez si généreusement signé. J’ai été touchée jusqu’au tréfonds de mon âme par votre investissement dans votre écriture, par votre amour, votre gratitude, votre reconnaissance. J’ai aussi souri intérieurement en voyant chacun de vos visages, en reconnaissant votre style, votre particularité, votre couleur. Je suis privilégiée d’être si bien entourée. Je vous aime très, très fort et je souhaite que chacun, chacune le reçoive personnellement. Marcel s’est aussi offert ce cadeau quelques temps auparavant.

Thursday, September 17, 2009

On s'installe


On s’installe
Nous sommes dans notre maison depuis samedi. Fidèle à moi-même, nous avons pris une journée pour faire le ménage et installer nos affaires. C’est assez rudimentaire merci. C’est plus beau sur la photo qu’en vrai mais en coup le ménage fait, c’est chez nous. La propreté aide à l’acceptation. Je me rends compte que j’ai vraiment une très grande capacité d’adaptation. Pour moi, ici, c’est un peu comme en camping. Nous prenons tous nos repas dehors. Nous devons entrer et sortir notre table chaque jour car nous en avons qu’une. C’est encore la saison des pluies et quand il pleut, il pleut alors nous ne pouvons la laisser dehors. Nous avons un gardien qui vient toutes les nuits, il couche sur la galerie.
La première nuit, c’est à peine si nous avons fermé l’œil et ce pour 2 raisons : il fait vraiment très chaud et une partie de la base du lit était cassée ce qui fait que nous étions couchés tout croche. Marcel l’a réparée avec un bout de tuyau et de la corde. Je vais demander de changer de logement car il n’y a vraiment pas d’air ici. Si ce n’est pas possible, nous demanderons de corriger certaines choses comme la base du lit, un matelas neuf, des lumières car nous ne voyons rien dans la maison. Nous allons acheter des tables pour disposer nos affaires, une télévision car à 6.15 hres il fait noir et nous n’avons plus rien à faire et un set de patio pour éviter de tout trimbaler à chaque jour.
Côté travail, une personne devait venir me prendre lundi à 8 hres. À 10 heures, il n’était pas là. Je suis allée chez VSO et quelqu’un est venu me reconduire à mon bureau. La rencontre a été agréable avec les personnes présentes. La mission est très intéressante : aide aux orphelins vulnérables. Je n’ai pas encore vu mon patron. Cette semaine, j’ai fait le classement avec la secrétaire. Elle a dit qu’elle était vidée d’avoir trop travaillée. En réalité nous avons fait environ 4 heures d’ouvrage par jour.
Une définition des rôles et responsabilités s’imposent ainsi que quelques règles de fonctionnement car finalement je suis la seule présente dans ce bureau.
Le bureau, ça fait vraiment dur. Je travaille avec plein de mouches, la porte doit rester grande ouverte dans le jour car sinon ça serait trop chaud. Le soir, je reviens les jambes toutes piquées. Il n’y a rien : pas de crayons, pas d’efface, pas de papier collant, très peu de papier. Les gens n’ont pas un vrai salaire ce qui fait qu’elles viennent au gré de leur fantaisie. Aujourd’hui, j’ai travaillé avec un jeune homme qui est très motivé. Il m’a demandé de l’aide. Il voudrait partir un nouveau projet; c’est motivant de le voir.
Les camerounais(es) sont très gentils. Je vais et reviens du travail à pied et beaucoup de personnes me saluent. J’ai pris quelques fois la moto taxi cette semaine; ça me coûte 25 cents du voyage. Je n’ai pas encore apprivoisé la ville. Je me trompe souvent de chemin. Parfois, j’en deviens frustrée et je me surprends à dire de gros mots quand j’ai marché pour rien sous cette chaleur. Je suis allée me baigner dans le meilleur hôtel de Maroua Le Sahel. Si nous ne déménageons pas je vais prendre un abonnement au mois¸ ça fait vraiment du bien de plonger (dans tous les sens du terme) pour 1 heure dans l’ambiance nord américaine : propreté, un peu de luxe,etc..
Marcel
Je sais vous voulez plus de nouvelles du vécu de Marcel. C’est un peu difficile car j’ai aussi de la difficulté à bien le saisir. Voici toutefois un résumé de notre conversation au souper à ce sujet. Il trouve que c’est vraiment un très grande adaptation et ce à plusieurs points de vue : la nourriture (pas de viande) mais depuis que nous cuisinons c’est mieux, la chaleur qui nous accable, la frustration de ne rien trouver ici (pas de bois, outils rudimentaires), le fait que nous devions toujours négocier et qu’on a toujours l’impression de se faire ‘fourrer’, la noirceur de la maison, l’installation bric-à-brac de la maison. Il me dit toutefois que même s’il chiale qu’il n’est pas malheureux et qu’il va s’adapter. Il dit qu’il compte les semaines. Samedi, nous en aurons trois de faites. Il dit que l’hiver va lui manquer.

Friday, September 11, 2009

L'arrivée à la maison


Ce n'est pas une photo de notre maison mais des huttes sur notre chemin.
On se prépare tranquillement pour le déménagement et pour cela une visite au marché s’impose. Marcel était assez ‘insécure’ au début mais on prend vite le tour. Les gens sont de commerce agréable. C’est beaucoup plus petit qu’à Yaoundé mais il y a aussi de tout et nous devons toujours négocier. J’ai fait mes premières négociations et j’ai obtenu des draps et des oreillers à 50% du prix initial. Il y a de très beaux tissus. J’espère que j’aurai besoin d’en acheter. Je me ferai probablement faire une robe à l’Africaine; il y en a de très jolies. En passant, c’est moins sévère que j’ai lu pour l’habillement; c’est sobre mais pas jusqu’au cou.
Enfin, nous avons vu cette fameuse maison. C’est très loin du luxe mais je crois que nous pourrons y être confortable; je vais mettre mes talents de décoratrice à l’épreuve . Il y a une chambre avec un lit, une grande armoire ( je ne suis pas sûre mais je crois qu’il n’y a pas de fenêtre), un ventilateur un plafond (indispensable ici), un salon- salle à diner intégré et une salle de bain avec toilette, évier, douche. La cuisine est grande comme ma main, en dehors de la maison, avec un poêle au gaz mais sans four. Comme lave-vaisselle nous avons un robinet dehors. Pas d’eau chaude mais il faut dire qu’ici, il fait tellement chaud que ce n’est pas grave. Juste devant la cuisine et avant l’entrée de la maison, il y a un espace assez grand pour faire une véranda. Et oui! J’ai encore des projets pour Marcel. Je tiens à nous faire un espace agréable, à l’abri des moustiques, avec set de patio. La maison étant sombre au moins si nous sommes à l’aise dehors ça agrémentera notre vie.
Nous avons fait notre première épicerie ça a coûté 70000 francsCFA soit un peu moins de 200.$ mais nous avons juste la base : riz, sucre, farine, produits de nettoyage, etc.. Ce matin, le projet est d’aller au marché pour acheter des légumes, des plats pour serrer nos provisions, serviettes, linges à vaisselle, etc. . J’ai pensé essayer de faire un couscous pour souper mais je vous avoue que je ne sais pas comment je cuisinerai ici; c’est déjà compliqué au Québec avec tout l’éventail de nourriture, imaginez ici avec pas grand-chose.
Comme autre nouveauté, j’ai vu mon bureau. C’est un choc! D’abord, il est situé dans le fond d’une rue. Je ne sais pas si on peut appeler cela une rue, c’est à peine carrossable. Ensuite, c’est dans le fond d’une cour. Le bureau a un maximum de 12 par 12 avec 4 bureaux pour y travailler. Pas de ventilateur. Heureusement, il parait que nous déménageons fin septembre début octobre. J’espère que ça sera un peu mieux. Ça sera plus près de ma maison (bonne nouvelle). Pour l’instant, il semble que je devrai prendre la moto taxi pour y aller; ça coûte 100 francs CFA donc .25$.
J’ai rencontré lors de la réunion organisée par VSO le responsable administratif hier; très peu éloquent…. Il m’a paru très timide. Je lui ai posé toute une série de questions. Après nous sommes allés souper tous les partenaires et les volontaires dans un resto. Vous ne pouvez pas vous imaginez. Le plancher est en sable, les murs comme en bamboo avec des bouts en tôles, pas de porte, des insectes à profusion. On ne peut vraiment pas imaginer ce que c’est. C’est vraiment un autre monde. La pizza était bonne. Nous sommes entrés heureux dans notre chambre.

Wednesday, September 9, 2009

De Yaounde à Maroua

Vendredi le 4 septembre à 18 hres, nous devons partir pour Maroua mais avant une visite au marché s’impose. Toute une escapade. Nous partons 2 taxis et nous devons nous suivre. Celui dans lequel je suis assise part en premier et perd de vue l’autre. Il faut les voir conduire; assez cascadeur merci. L’autre taxi nous rejoint et nous demande de faire demi-tour. Notre chauffeur ne fait ni un ni deux et se retourne en plein traffic (4 autos de large) et bloque toute la circulation. Un conducteur de moto est fâché et bouscule notre pilote. Une querelle éclate entre les deux. Nous débarquons. Les commerçants s’en mêlent et le calme revient. Nous repartons mais cette fois juste un taxi car certaines ont eu trop peur.
C’est le plus gros marché de Yaoundé. Il y a de tout ; un immense centre d’achat à ciel ouvert. Nous y circulons et je vous jure que c’est à s’y perdre. Des dizaines et des dizaines de petits couloirs de tissus, de chaussures, de vêtements, des légumes, de fruits, de viande, etc… Les gens nous arrêtent, nous appellent les blancs, ma sœur, ma mère, ma chérie, grand-père. Ils veulent nous vendre quelque chose; c’est ‘cute’.
Ici on repassera pour les règles d’hygiène; la viande sur les tables avec les mouches, etc.. Je n’ai pas changé d’avis, je serai végétarienne ou presque. Il faut les voir dépecer le poulet; ça n’a rien à voir avec chez nous. Il est bon mais moins appétissant. Parlant nourriture, Marcel et moi on choisit beaucoup. On a des croûtes à manger pour s’adapter. Je ne suis pas sûre que nous y tenons d’ailleurs.
Passons maintenant au train : départ prévu à 18 hres, départ réel à 20 hres. Arrivée prévue à 7.00 . J’écris présentement du train à 13.30 hres et nous en avons encore pour 3 heures. La nuit s’est bien déroulée; moitié à dormir, moitié à regarder le paysage au clair de lune. C’est de toute beauté de nuit comme de jour; la végétation est luxuriante, les maisons construites de terre, les habitants souriants et gentils. A chaque station, ils nous attendent pour nous vendre beignets, fruits, bâtons de magna (pas sûr du mot- mets entre le riz et la patate). À 2.30 la chaleur est accablante mais je me surprends à ne pas trop en souffrir. Nous sommes encore arrêtés, nous sommes à la vitesse africaine mais cela n’affecte pas notre moral. Nous arrivons finalement à 18 hres et couchons à Ngoundéré au grand bonheur de tous. L’hôtel est très bien et cette halte-bouffe agrémente à coup sûr notre voyage.
Dimanche le 6 septembre, lever à 4.30 hres afin de prendre l’autobus pour Maroua. En l’attendant, le chant de la prière qui précède le Ramadam m’emplit de grâce tout comme le jour qui se lève à pas de tortue. L’embarquement et le débarquement des bagages est en soi une activité digne de mention. Il faudrait nous voir les 14 volontaires avec tout notre butin. C’est une corvée que les porteurs et nos hommes remplissent. Moi je suis désignée responsable de la surveillance. Les porteurs peuvent mettre deux énormes valises sur leur tête, un gros sac à dos sur le dos et deux grosses valises, une dans chaque main. Ils sont vraiment impressionnants. Quand on voit cela, on comprend pourquoi le 51 livres par personne.
Nous sommes agréablement surpris de l’autobus qui nous mène à Maroua, il est beau, propre, confortable. Je choisis une place qui va me permettre de me délecter du paysage. Il y a de la belle verdure avec des collines au loin et de petits villages composés de huttes qui sillonnent la route. J’ai oublié de vous parler du klaxon. Je pense que c’est l’instrument qui marche le plus sur les véhicules. Ici les gens klaxonnent pour tout. Au début j’étais agressée maintenant mon seuil de tolérance augmente.
Après une heure de route, il y a un village avec un marché. Quelqu’un demande au chauffeur un arrêt et profite de l’occasion pour négocier l’achat de patates. Je suis sidérée de voir les passagers mettre leurs patates dans l’autobus, partout par terre, dans les couloirs et espère que le manège ne se répétera pas à chaque bourgade. La route est sinueuse, étroite pas surprenant de voir des camions renversés avec leur charge sur le bord de la route.
Je me sens remplie de toute la richesse de la nature, des découvertes, du partage avec Marcel et le groupe. Après 7 hres de route, nous entrons dans Maroua, notre ville pour la prochaine année.

Maroua
La rue est très belle, bordée d’arbres. Nous circulons comme dans un tunnel de verdure. Jusqu’à maintenant c’est la plus belle ville que j’ai vue. C’est vraiment bon pour moi de savoir que je vais vivre dans un endroit où je peux être en harmonie avec la nature.
Après le diner –souper, nous faisons quelques pas dans la ville. Je vous avoue sincèrement que le découragement m’habite. Les motos taxi font une telle pollution que c’est difficile de respirer. Je souhaite que ça ne soit pas comme cela dans le quartier où nous allons habiter.
Nous sommes logés pour la semaine dans une mission baptiste. C’est très bien. Nous avons une immense chambre avec l’air climatisé et un ventilateur. Nous dormons pour la première fois avec un filet protège moustique. La température est de 38 degrés le jour et ne varie pas beaucoup la nuit.
Nous sommes 14 volontaires dans l’Extrême Nord. C’est plaisant de partager avec d’autres. Marcel fait bien partie de ce groupe. Nous avons commencé les cours de foufouldé, pas évident : Djam Na? Djam Djam saré? Djam Djam bikkon? Djam Djam bandu? Djam sont les salutations d’usage et veulent dire comment ca va? Et la maison? Et les enfants? Et ton toi, ta santé? Djam pour dire ça bien et en dit toujours Djam.
Sey esso, au revoir sey django à demain

Tuesday, September 1, 2009

Arrivee a Yaounde

Bonjour a tous nos fideles lecteurs, nous sommes aujourd hui le 1er septembre et je suis fatiguee de ma journee de formation mais je trouvais important de vous donner des nouvelles. Ce n est pas facile d utiliser internet, un clavier que je ne connais pas et je dois aller dans les cafes.

Nous sommes a Yaounde depuis samedi soir. Le voyage s est bien deroule, sans aucun anicroche. L hotel est modeste mais bien. En amorcant la descente en avion, j ai realise l ampleur de la realisation pour faire ce voyage et des autres realisations de ma vie. J ai ete tres emue et touchee par une grande fierte. Comme a l habitude, Marcel etait la pour partager mes emotions. Je suis vraiment chanceuse de l avoir pour compagnon.

Yaounde est une ville de plus de 2 millions de personnes. Nous sommes dans un quartier favorise. Il y a des kiosques a tous les 100 pieds qui vendent de tout: cigarettes, cellulaires, nourriture, etc. C est vraiment different. Ce n est pas la desolation mais il y a un ecart appreciable avec chez nous en terme de richesse.

Je suis heureuse (Marcel aussi) de ne pas rester a Yaounde. Maroua sera plus tranquille. Ici, je n ai pas trouve d endroit pour marcher dans le calme et ca me manque.

La formation est interessante, la diversite des participants de plusieurs pays tres enrichissante. J ai eu mon premier bain d immersion et Marcel aussi. 95% de la formation est en anglais. Parfois je comprends 95% parfois 20. Marcel se force pour en comprendre un peu. Les gens sont sympatiques, accueillants et aidants. Aujourd hui c etait tres lourd mais ca fait partie de la game. J ai rencontre celle que je remplace et la job n a pas l air evident mais je ferai de mon mieux. J ai quand meme pense, qu est ce que je pourrai faire de plus.

Vendredi ou samedi nous partons pour Maroua et j espere que ca sera plus facile d etablir les communications. D ici la portez vous bien et n hesitez pas a nous ecrire car vous nous manquez deja: doris.tessier001@gmail.com. a bientot

Thursday, August 27, 2009

Notre party de départ

C'est le 22 août que nous avons réuni les familles Couture et Tessier ainsi que les amis de longue date pour prendre le temps de partager un dernier moment avec eux, avec elles avant notre grande aventure.
La fête a été une réussite grâce à la présence, l'enthousiasme, la bonne humeur et la participation de tous nos invités.
Nous vous remercions du fond du coeur de nous donner tout votre amour, votre belle énergie. Nous sommes choyés de faire partie d'aussi belles familles et groupes d'amis.
Nous vous apportons dans notre boite à souvenirs.









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Friday, June 12, 2009

Levée de fonds, les donateurs

Bonjour, c'est avec courage que j'ai pris mon bâton de pélerin pour faire une levée de fonds. Le but de la levée de fonds est de permettre à CUSO-VSO d'envoyer d'autres volontaires pour d'autres projets. Je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui m'ont accueillie.

Objectif: 2000.$ Atteint: 2865.$ 141%

Un merci bien particulier et sincère à tous les donateurs:

Bélanger Isabelle
Bellemare Denise
Boucher Hélène
Chamberland Pierre
Clinique Podiatrique François Giroux
Coté Jocelyn
Couture Charlotte
Couture Denise
Couture Gladys
Couture Jeanine
Couture Lucille
Couture Marcel
Couture Marie-Claire
Couture Marie-Paule
Couture Martine
Groupe LGS
Labonté Pierrette
Lecavalier Chantale
Les Entreprises Armand Patry Inc.
McGrath Patsy
Pharmacie Foisy Coulombe - Ste-Brigitte de Laval
Pilote Mme
Quincaillerie Tho Val Trem
R3D Conseil Inc.
Station de service Alpin - Ste-Brigitte de Laval
St-Pierre Gilles
St-Pierre Marcel
Tessier Dany
Tessier Doris
Tessier Gertrude
Tessier Jean-Paul
Tournoi de balle
Vente de Garage

Tuesday, May 19, 2009

L'aventure commence

Bonjour, le 13 mai j'ai reçu la réponse officielle que nous étions choisis pour aller travailler à Maroua au Cameroun. Je serai conseillère en développement organisationnel ce qui veut dire que j'aiderai une organisation à implanter un projet. Ce projet a pour but d'aider des organismes dans les petits villages du Nord du Cameroun à dispenser plus de soins pour les familles affectées par le SIDA, à faire plus de prévention, à amener l'eau courante et à prendre en charge les orphelins. Marcel trouvera un travail là-bas.

Nous partons le ler septembre 2009. À suivre.