Wednesday, October 21, 2009

Ce que nous aimons de l'Afrique

Vous vous demandez sans doute quelle est notre motivation à demeurer à Maroua après certains commentaires qui peuvent vous être apparus plutôt négatifs. Peut-être juste pour mettre en contexte mes écrits, il va de soi que j’ai fait ressortir ce qui me marquait le plus. La comparaison avec notre confort et nos habitudes est sans l’ombre d’un doute inévitable et ce qui nous manque est toujours plus criant. Le temps nous permettant de s’acclimater et de prendre du recul, l’heure est venue de brosser un tableau plus optimiste.
Voici la réponse que j’ai obtenue de Marcel à la question : qu’est -ce-que tu aimes de l’Afrique? La belle température, c’est chaud mais il fait toujours beau. Le côté chaleureux des gens du Cameroun, de Maroua.
Évidemment, j’appuie Marcel dans son choix. Le matin quand je me lève aux alentours de 6 hres, je sors dehors et je fais mes exercices. Le soleil se lève, un rayon filtre sur le mur, le sommet des arbres resplendit dans la lumière. Le thermomètre oscille aux alentours de 24 degrés, c’est superbe (le jour , nous sommes rendus à 32-33 degrés – chaud mais supportable). La fin de semaine, je remplace les exercices par une grande marche paisible là où mon esprit peut vagabonder avec la nature et mon âme s’harmoniser avec la beauté des rues bordées des immenses acacias.
Le côté chaleureux des gens me stimule aussi et particulièrement celui des enfants. Qu’il s’agisse de partir à pied pour faire quelques courses ou une longue marche, nous sommes assurés de rencontrer des gens qui nous saluent en nous appelant soit nasara (blanc, blanche), ma sœur, chérie. Au ton de leur voix, ces mots en sont des mots gentils, agréables à entendre. Souvent, un groupe d’enfants vient vers moi, vers nous, me touche, veulent me donner la main et à chaque fois, cela me fait chaud au cœur de les voir heureux, qu’ils rient avec moi et disent bonsoir le matin. Les gens avec qui nous faisons affaires (épicerie, couturier, resto, taxi,etc) nous reconnaissent et nous interpellent joyeusement dans la rue.
La simplicité de la vie comble aussi ce besoin du même nom qui est toujours présent en moi. C’est comme si nous étions en camping à l’année. Le ménage c’est quelques minutes par semaine. On sort les tapis dehors, les secoue, passe le balai et le tour est joué. La vaisselle, quelques assiettes par repas mais il faut dire que c’est majoritairement Marcel qui la fait; pas sûr qu’il est d’accord avec moi. Le lavage à la main est un peu plus ardu mais notre consommation étant moindre, cela reste facile. Il n’y a vraiment rien de compliqué et surtout rien de stressant. Je crois que le mot stress n’existe pas en Afrique, au Cameroun en tout cas pas pour moi. Ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera fait demain. S’il pleut, tout arrête, on regarde la pluie tomber et on attend que le beau temps revienne. Si on ne fait pas une chose aujourd’hui ce sera demain, c’est tout… On a du temps.
Le temps, oui nous avons du temps. Du temps pour penser, du temps pour réfléchir, du temps pour écrire, du temps pour faire les courses tranquillement, du temps pour lire, du temps pour écouter la télé, du temps pour des jeux de société, du temps et encore du temps; cette denrée si rare chez nous ici s’étire.
J’ai souvent parlé de la nourriture et des défis de la rendre agréable à manger. Tout a un côté positif puisque mon système digestif se porte beaucoup mieux et j’ai perdu des petites poignées d’amour. Côté santé, j’ai guéri tous mes petits bobos et me voici en pleine forme. Marcel perd de son tonus musculaire car le tennis ne suffit pas à le maintenir en forme surtout qu’il le regarde à la télé.
Le travail que je réalise avec Henri, le jeune père de famille qui a du cœur au ventre me motive et je suis confiante qu’il portera ses fruits; j’en retire une satisfaction personnelle.
Voilà, une année pour faire le plein d’énergie et probablement apprendre un peu à passer du faire à l’être.

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