Suzanne mon amie qui est conseillère pour les écoles de Mesquine (disons que c’est la banlieue de Maroua) m’a offert le privilège d’assister à son comité d’école. L’avant-midi débute par la visite des classes. Le directeur qui est aussi enseignant à cause du manque de professeur est titulaire d’une classe d’une centaine d’élèves; classe munie de tables de travail, de murs en ciment et d’un toit étanche. Les trois autres classes sont aménagées avec des tiges de mil et ce autant pour les murs que le toit, il n’y a pas de tables de travail, les enfants sont assis sur des bancs improvisés mais ils sont très attentifs. Il en coûte 2000 FCFA (5.$) par année pour envoyer un enfant à l’école mais ici ce n’est pas à la portée de toutes les bourses d’autant plus qu’il y a des hommes qui ont 4 femmes et 20 ou 30 enfants. L’école n’est pas obligatoire et non valorisée par tous.
Le comité d’école se réunit dans la cour d’école. Des bancs sont installés en dessous d’un arbre pour se protéger du soleil. La motivante et dynamique Suzanne a préparé du matériel pour les aider à mieux connaître, gérer et contrôler leur budget. Le comité est très ouvert à ses propositions, elle est tellement convaincante. Certains s’impliquent activement tandis que pour d’autres ce n’est pas facile de décoder s’ils sont intéressés. Le déroulement d’une réunion n’a rien à voir avec ce que nous connaissons. D’abord, il y a une multitude de sources de distractions : les gens arrivent à la rencontre quand bon leur semble, ils repartent dans crier gare, les enfants viennent jouer près de nous, des motos circulent près l’aire de meeting et là je n’ai pas encore parlé du problème de langue. Plusieurs parlent foufouldé alors une traduction s’impose. Heureusement, Suzanne est assistée par une volontaire locale qui navigue à perfection entre les deux langues et qui a l’aisance d’un poisson dans l’eau dans son rôle. La rencontre se termine par la prière.
Douroun est un canton situé à environ 1.30 hres en automobile de Maroua au cœur du mont Mandara. C’est vraiment très très beau, des montagnes de roche, des huttes disséminées un peu partout, chaque mètre de terre cultivable est exploité, les habitants sont très sympathiques et accueillants. Nos chambres sont construites dans des huttes de ciment avec un toit en tige de mil, elles sont vraiment très belles, très propres, quasiment neuves. Je rêvais depuis mon arrivée de dormir dans ces huttes. Samedi après-midi nous allons au petit marché et ils viennent de faire la bière de mil. Les gens ont un petit verre dans le nez et nous décidons de ne pas éterniser notre visite.
Dimanche, nous partons les 9 volontaires pour une marche en montagne. C’est quasi incroyable, le chemin passe parfois à un pied de la porte d’une maison. Nous pouvons apprécier un groupe de musiciens, danseurs et danseuses traditionnels, le travail d’une jeune personne qui fabrique un tapis pour faire sécher les récoltes, être témoin d’un groupe de sages qui font le jugement, l’épandage du tabac pour séchage et des paysages spectaculaires. La seule ombre au tableau pour Marcel et moi c’est la nourriture qui était 100% camerounaise. Nos yeux, premier organe sollicité pour apprécier la nourriture, et nos papilles capricieuses n’ont pas encore apprivoisé les plats locaux.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment