Vendredi le 4 septembre à 18 hres, nous devons partir pour Maroua mais avant une visite au marché s’impose. Toute une escapade. Nous partons 2 taxis et nous devons nous suivre. Celui dans lequel je suis assise part en premier et perd de vue l’autre. Il faut les voir conduire; assez cascadeur merci. L’autre taxi nous rejoint et nous demande de faire demi-tour. Notre chauffeur ne fait ni un ni deux et se retourne en plein traffic (4 autos de large) et bloque toute la circulation. Un conducteur de moto est fâché et bouscule notre pilote. Une querelle éclate entre les deux. Nous débarquons. Les commerçants s’en mêlent et le calme revient. Nous repartons mais cette fois juste un taxi car certaines ont eu trop peur.
C’est le plus gros marché de Yaoundé. Il y a de tout ; un immense centre d’achat à ciel ouvert. Nous y circulons et je vous jure que c’est à s’y perdre. Des dizaines et des dizaines de petits couloirs de tissus, de chaussures, de vêtements, des légumes, de fruits, de viande, etc… Les gens nous arrêtent, nous appellent les blancs, ma sœur, ma mère, ma chérie, grand-père. Ils veulent nous vendre quelque chose; c’est ‘cute’.
Ici on repassera pour les règles d’hygiène; la viande sur les tables avec les mouches, etc.. Je n’ai pas changé d’avis, je serai végétarienne ou presque. Il faut les voir dépecer le poulet; ça n’a rien à voir avec chez nous. Il est bon mais moins appétissant. Parlant nourriture, Marcel et moi on choisit beaucoup. On a des croûtes à manger pour s’adapter. Je ne suis pas sûre que nous y tenons d’ailleurs.
Passons maintenant au train : départ prévu à 18 hres, départ réel à 20 hres. Arrivée prévue à 7.00 . J’écris présentement du train à 13.30 hres et nous en avons encore pour 3 heures. La nuit s’est bien déroulée; moitié à dormir, moitié à regarder le paysage au clair de lune. C’est de toute beauté de nuit comme de jour; la végétation est luxuriante, les maisons construites de terre, les habitants souriants et gentils. A chaque station, ils nous attendent pour nous vendre beignets, fruits, bâtons de magna (pas sûr du mot- mets entre le riz et la patate). À 2.30 la chaleur est accablante mais je me surprends à ne pas trop en souffrir. Nous sommes encore arrêtés, nous sommes à la vitesse africaine mais cela n’affecte pas notre moral. Nous arrivons finalement à 18 hres et couchons à Ngoundéré au grand bonheur de tous. L’hôtel est très bien et cette halte-bouffe agrémente à coup sûr notre voyage.
Dimanche le 6 septembre, lever à 4.30 hres afin de prendre l’autobus pour Maroua. En l’attendant, le chant de la prière qui précède le Ramadam m’emplit de grâce tout comme le jour qui se lève à pas de tortue. L’embarquement et le débarquement des bagages est en soi une activité digne de mention. Il faudrait nous voir les 14 volontaires avec tout notre butin. C’est une corvée que les porteurs et nos hommes remplissent. Moi je suis désignée responsable de la surveillance. Les porteurs peuvent mettre deux énormes valises sur leur tête, un gros sac à dos sur le dos et deux grosses valises, une dans chaque main. Ils sont vraiment impressionnants. Quand on voit cela, on comprend pourquoi le 51 livres par personne.
Nous sommes agréablement surpris de l’autobus qui nous mène à Maroua, il est beau, propre, confortable. Je choisis une place qui va me permettre de me délecter du paysage. Il y a de la belle verdure avec des collines au loin et de petits villages composés de huttes qui sillonnent la route. J’ai oublié de vous parler du klaxon. Je pense que c’est l’instrument qui marche le plus sur les véhicules. Ici les gens klaxonnent pour tout. Au début j’étais agressée maintenant mon seuil de tolérance augmente.
Après une heure de route, il y a un village avec un marché. Quelqu’un demande au chauffeur un arrêt et profite de l’occasion pour négocier l’achat de patates. Je suis sidérée de voir les passagers mettre leurs patates dans l’autobus, partout par terre, dans les couloirs et espère que le manège ne se répétera pas à chaque bourgade. La route est sinueuse, étroite pas surprenant de voir des camions renversés avec leur charge sur le bord de la route.
Je me sens remplie de toute la richesse de la nature, des découvertes, du partage avec Marcel et le groupe. Après 7 hres de route, nous entrons dans Maroua, notre ville pour la prochaine année.
Maroua
La rue est très belle, bordée d’arbres. Nous circulons comme dans un tunnel de verdure. Jusqu’à maintenant c’est la plus belle ville que j’ai vue. C’est vraiment bon pour moi de savoir que je vais vivre dans un endroit où je peux être en harmonie avec la nature.
Après le diner –souper, nous faisons quelques pas dans la ville. Je vous avoue sincèrement que le découragement m’habite. Les motos taxi font une telle pollution que c’est difficile de respirer. Je souhaite que ça ne soit pas comme cela dans le quartier où nous allons habiter.
Nous sommes logés pour la semaine dans une mission baptiste. C’est très bien. Nous avons une immense chambre avec l’air climatisé et un ventilateur. Nous dormons pour la première fois avec un filet protège moustique. La température est de 38 degrés le jour et ne varie pas beaucoup la nuit.
Nous sommes 14 volontaires dans l’Extrême Nord. C’est plaisant de partager avec d’autres. Marcel fait bien partie de ce groupe. Nous avons commencé les cours de foufouldé, pas évident : Djam Na? Djam Djam saré? Djam Djam bikkon? Djam Djam bandu? Djam sont les salutations d’usage et veulent dire comment ca va? Et la maison? Et les enfants? Et ton toi, ta santé? Djam pour dire ça bien et en dit toujours Djam.
Sey esso, au revoir sey django à demain
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Bonjour vous 2,
ReplyDeleteJ'aime bien lire vos aventures. Continue d'écrire c'ets le fun d'avoir des nouvelles de la vie la-bas quand vous pourrez mettez des photos.
bye emy xxx
C'est fantastique de pouvoir vivre votre expérience à travers vos yeux! Doris tu décris tellement bien que c'est comme si on étais à vos côtés! Continuez de nous envoyer vos aventures, on adore!!! Donald,Isabelle et les filles.
ReplyDeleteC'est super de vous lire, et comme le dit Isabelle, c'est vraiment comme si on y était!!
ReplyDeleteOn attend les photos !! Ça fait du bien de savoir que tout va bien pour vous là-bas, c'est rassurant !! Continuez de nous écrire !
On pense à vous très fort!
Dany & Marieeve XxX